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SECONDE MOITIÉ DU XVII° SIÈCLE 343
se calculait au bàton, 'sorte de mesure spéciale aux ateliers de tapisserie, importée de Flandre. Les chairs, les visages, les mains faisaient l'objet de conventions particulières. Le tarif des prix pendant les premiers temps de la manufacture ne nous est pas parvenu; on connaît seulement celui de la dernière moitié du xviii0 siècle.
Il résulte des Comptes des bâtiments de Louis XIV que les tapisseries de VHistoire du roi, les plus riches et les plus soignées qui soient sorties de l'atelier des Gobelins, furent payées sur le pied de 400 livres l'aune à Lefèvre et de 450 livres à Jans. Ce simple détail est la constatation en quelque sorte officielle de la supériorité du dernier. Nous sommes loin, comme on voit, des prix courants du commencement du siècle, des 15 et 20 livres par aune demandées par les tapissiers d'Aubusson, et des 30 ou 33 livres données à Daniel Pepersack pour les tentures de Reims.
Il faut ajouter que, lorsqu'il s'agissait d'un ouvrage moins difficile et moins compliqué que VHistoire du roi, le tarif de l'aune variait de 200 à 250 livres. Les pièces des Éléments ou des Saisons coûtèrent au roi 230 livres l'aune; VHistoire d' Alexandre, 210 livres, et les Actes des apôtres, 200 livres seulement. C'était le prix des ouvrages de haute lice, quel qu'en fût l'auteur. Celui de basse lice était sensiblement inférieur; ainsi les tapisseries des Éléments, évaluées en haute lice à 230 livres l'aune, n'étaient payées que 127 livres à Delacroix, le tapissier de basse lice.
Les quatre ateliers cles Gobelins comptaient environ deux cent cinquante ouvriers, non compris les apprentis. On rencontre parmi eux des individus de toutes les nationalités, notamment de nombreux Parisiens. Ainsi Henri Laurent, descendant en droite ligne de Girard Laurent, le tapissier de Henri IV, dirige pendant quelques années une partie des métiers de basse lice.
Jean Vavoqne, né vers 1638, était réputé un des plus habiles ouvriers de son temps. Entré dans l'atelier de Jans dès l'âge de treize ou quatorze ans, il était toujours chargé des ouvrages les plus délicats, tels que les têtes et les carnations. Ses descendants ont travaillé à la manufacture jusqu'au commencement du xixc siècle. Le dernier représentant de la famille n'est mort qu'en 1829.
Mathurin Texier, probablement Parisien comme Vavoque, était entré à l'atelier au même âge et à la même époque que lui.
Jean Souet, né vers 1653, débute aux Gobelins en 1668. Il était
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